Je suis accro aux jeux d'argent : comprendre mon problème et chercher des solutions
8 min 27 août 2025
Témoignage en première personne pour un joueur qui cherche de l'aide. Reconnaître une addiction, comprendre ses impacts et découvrir des solutions concrètes.

Je suis accro aux jeux d'argent : comprendre mon problème et chercher des solutions

Article écrit à la première personne, pour un joueur qui cherche de l'aide pour lui-même.

Introduction : je me rends compte que j'ai un problème

Je viens de taper addiction au jeu d'argent, suis-je addict ?, comment arrêter ? sur Google, parce que le jeu prend trop de place dans ma vie. Au début, c'était un divertissement. Aujourd'hui, j'ai peur d'ouvrir mon appli bancaire, j'annule des sorties, je pense au prochain pari dès le réveil. Je ne sais pas encore si j'ai "une addiction", mais je veux mettre des mots dessus et trouver des solutions concrètes.

En France, plus d'un adulte sur deux a joué au moins une fois dans l'année, et le sujet du jeu excessif est suivi de près par les autorités sanitaires et le régulateur.

Comment je reconnais mon addiction

Je me reconnais dans plusieurs signes qui reviennent sans cesse :

  • Je rejoue pour combler mes pertes ("chasing") en me disant cette fois je vais me refaire.
  • Je mens à mes proches, je cache des relevés ou des notifications.
  • Je perds le contrôle : j'essaie d'arrêter ou de réduire… et je replonge.
  • Je suis obsédé : je pense au prochain pari, je planifie, je cherche de l'argent pour jouer.
  • Je deviens irritable quand j'essaie de freiner, je joue quand je me sens mal (stress, tristesse).
  • Je mets en danger mes relations, mes études/mon travail, et je m'endette ou je demande de l'argent.

Ces signes recoupent les critères cliniques du "trouble du jeu d'argent" (DSM-5) : préoccupation, tolérance (miser plus), tentatives répétées mais infructueuses pour arrêter, agitation à l'arrêt, jouer pour échapper aux affects, chasing, mensonges, mise en péril d'enjeux majeurs, recours aux autres pour se renflouer. Si plusieurs critères sont présents sur 12 mois, on parle d'un trouble, du léger au sévère. Je ne me "diagnostique" pas tout seul, mais ces repères m'aident à objectiver.

Astuce utile : l'outil Evalujeu (basé sur l'ICJE) me permet d'auto-évaluer anonymement mon niveau de risque et d'obtenir des conseils personnalisés.

Les impacts sur ma vie

Argent

Découverts, micro-crédits, factures en retard. Le secteur tire une part importante de ses revenus des joueurs en difficulté.

Relations

Disputes, perte de confiance, isolement parce que j'ai honte.

Santé mentale

Anxiété, culpabilité, insomnies.

Temps et attention

Le jeu prend le pas sur tout le reste (travail, études, loisirs).

Ce que j'ai essayé tout seul (et pourquoi ça ne suffisait pas)

J'ai tenté de me "raisonner", de supprimer des applis, de me fixer des limites… mais je retrouvais toujours un moyen de rejouer, surtout quand une pub ou un événement sportif me déclenchait. Les limites proposées par les opérateurs m'ont aidé un temps, mais elles sont parfois mal conçues ou peu dissuasives (montants par défaut élevés, messages peu visibles). Je comprends mieux aujourd'hui que seul, c'est difficile, et que mes environnements de jeu ne m'aident pas.

Les tentatives solitaires échouent souvent face aux déclencheurs environnementaux et aux mécanismes psychologiques de l'addiction.

Ce qui m'aide vraiment : mon plan d'action

1) Mettre des barrières techniques immédiatement

  1. Bloquer l'accès aux sites et applis de jeux (solution StopJeu ou autres bloqueurs) pour me donner un temps de respiration et casser les automatismes.
  2. M'interdire de jeu via l'interdiction volontaire ANJ : pendant 3 ans minimum, je ne peux plus entrer en casino/club, ni accéder aux sites en ligne agréés.

Important : l'interdiction ANJ ne couvre pas les sites illégaux non agréés. D'où l'intérêt de cumuler : blocage + interdiction + accompagnement.

2) Chercher du soutien humain

  • Parler à quelqu'un qui connaît le sujet : la ligne Joueurs Info Service 09 74 75 13 13 (anonyme, 7j/7) ou le tchat permettent de sortir de l'isolement, d'être écouté et orienté.
  • Contacter une asso spécialisée (ex. SOS Joueurs) pour un accompagnement social/financier et des conseils.

3) Me faire accompagner par des pros

Prendre rendez-vous dans un CSAPA (Centre de soins en addictologie) ou une consultation hospitalière d'addictologie : évaluation, psychothérapie (CBT), aide sociale, parfois coordination avec un surendettement. (Des ARS et hôpitaux publient des annuaires par région.)

4) Travailler mes déclencheurs

J'identifie les situations qui me font rejouer (solitude, stress, événements sportifs, push marketing). Je désactive les notifications, je me désabonne des newsletters, j'installe mes bloqueurs sur tous mes écrans, je remplace les routines de jeu par des activités incompatibles (appel à un proche, marche, douche froide, mini-tâche domestique).

Les distorsions cognitives — illusion de contrôle, superstition, quasi-gains — sont fréquentes : les connaître m'aide à ne plus m'y laisser prendre.

Ressources fiables que je découvre en cherchant de l'aide

Evalujeu (ANJ)

Auto-évaluation (ICJE) + conseils personnalisés

evalujeu.fr

Interdiction volontaire ANJ

Procédure en ligne, 3 ans minimum

anj.fr

Joueurs Info Service

09 74 75 13 13 (téléphone 7j/7, tchat)

joueurs-info-service.fr

SOS Joueurs

Accompagnement social/financier, écoute

sosjoueurs.org
OFDT

Données et repères France (baromètres, prévalence)

ofdt.fr

Référentiels cliniques

Critères DSM-5 pour comprendre le trouble

En savoir plus

Protégez-vous dès maintenant

StopJeu peut vous aider à bloquer les sites de jeux et créer un espace sans tentation pour vous concentrer sur l'accompagnement humain.

Conclusion : je ne suis pas seul, et il y a des solutions

Je me reconnais dans beaucoup de choses ci-dessus. Mais je retiens surtout que je ne suis pas seul et qu'il existe des actions concrètes à enclencher dès aujourd'hui : blocage multi-écrans, interdiction ANJ, appel à Joueurs Info Service, prise de rendez-vous en CSAPA. Chaque petite barrière me rend la rechute moins probable.

Si, comme moi, tu veux te protéger, StopJeu peut t'aider à bloquer les sites de jeux et créer un espace sans tentation pour te concentrer sur l'accompagnement humain.

FAQ (Questions fréquentes)

Si plusieurs critères DSM-5 s'appliquent (perte de contrôle, chasing, mensonges, mise en péril d'enjeux personnels, etc.) sur 12 mois, on parle d'un trouble du jeu d'argent (de léger à sévère). Un pro peut confirmer. Un premier repère gratuit : Evalujeu (ICJE).

Oui, on peut rétablir le contrôle et réduire fortement les dommages. Les combinaisons les plus efficaces associent barrières techniques, soutien humain, et accompagnement spécialisé (CBT, aide sociale). Les lignes d'aide et CSAPA orientent vers les bonnes ressources.

Installer un bloqueur multi-appareils (ordinateur + mobile) et activer l'interdiction volontaire ANJ (3 ans) pour les sites agréés. Cumuler ces outils limite l'accès, réduit les impulsions et aide à tenir.

Références (sélection)

  • OFDT — Pratique des jeux d'argent en France (EROPP 2023) et synthèses.
  • ANJ — Interdiction volontaire de jeux ; évaluation de la pratique (Evalujeu).
  • APA (DSM-5) — Critères du trouble du jeu d'argent.
  • Joueurs Info Service — 09 74 75 13 13 (anonyme, 7j/7).
  • SOS Joueurs — Aide spécialisée.
  • ANJ (données économiques) — Part du PBJ attribuable aux joueurs problématiques.
Addiction au jeu d'argent